Commission Consultative Paritaire

ASSISTANTES FAMILIALES

L’entretien :

Face à l’augmentation générale du coût de la vie (eau, électricité, chauffage, assurances, alimentation, hygiène, etc.), la revalorisation des indemnités d’entretien est une nécessité. Comme il a pu être dit par l’association et le syndicat aux élus lors de leur rencontre fin mars, il faut revoir les montants et d’arrêter de mettre tout dans ces indemnités car à la fin il ne reste plus rien de disponible pour le véritable entretien.

Les frais kilométriques

Il est d’actualité que le coût des carburants est au cœur des préoccupations de chacun car les nombreux déplacements professionnels occasionnent des dépenses supplémentaires qui ne sont pas pris en compte par la collectivité.

Les différentes demandes faites par le syndicat et l’association sont simples : tout kilomètre parcouru dans le cadre professionnel doit être remboursé. Pour exemple un trajet quotidien pour l’école à raison de 4 km aller-retour plusieurs fois par jour sur 36 semaines d’école et les activités représente presque 3000 km soit une perte de plus de 1000 euros !

Il est aussi important d’être assuré dans le cadre de déplacements professionnels des enfants car il y a au sens de la législation « transport d’enfant à titre onéreux ». Il faut donc s’assurer d’être couvert par un ordre de mission mais également pas son assurance professionnelle et non civile. (NON PRISE EN COMPTE par le service)

LES INDEMNITÉS

Majoration handicap

Le handicap ou le suivi médical important demande une attention particulière, la disponibilité pour les autres accueils est réduite par la charge de travail, les critères d’attribution de la majoration handicap ou difficultés sont assez flous.

Création d’autres indemnités :

  • Le cadeau d’anniversaire de l’enfant,
  • Les photos d’identité et de classe
  • Une enveloppe « activités » permettrait de financer sur justificatif des dépenses occasionnelles comme le musée, les expositions, le cinéma au titre de l’éveil culturel.
  • Les consommables sont de plus en plus coûteux pour les assistantes familiales : cartouche d’encre, papier pour les photocopies ou pour les travaux de scolarité des enfants (hors covid).
  • Une dotation premier accueil avec un trousseau d’hygiène adapté à l’âge et au sexe de l’enfant avec une dotation ou une prime vêture importante quand l’enfant arrive avec seulement les vêtements qu’il porte, avec aussi une valise pour transporter ses affaires (relais, droit de visite et d’hébergement, camps, etc…).
  • Majoré l’indemnité de 5 euros par jour par enfant qui part avec l’assistante familiale en vacances, sachant le service paie l’intégralité d’un séjour de 600 euros la semaine !!
  • Quand une assistante familiale accompagne un jeune pour un rendez-vous parfois éloigné de son domicile (audience, rendez-vous avec un spécialiste) proche de l’heure du midi. Elle ne perçoit aucun dédommagement pour le repas qu’elle est souvent obligée de prendre sur place pour elle et le jeune. La réponse de la collectivité est que cela fait partie des indemnités journalières. Quand un référent éducatif déjeune avec un jeune, son repas et celui du jeune sont pris en charge.

Les frais médicaux.

LES ACCUEILS

Lors d’un nouvel accueil, il n’est pas rare que l’assistante familiale ne soit pas informée d’éléments concernant l’enfant accueilli. Elle découvre à posteriori que le profil n’est compatible avec les enfants déjà accueillis au domicile. Ce qui occasionne souvent la demande de rupture de l’accueil au détriment de l’enfant et de la famille d’accueil. En effet, on assiste depuis plusieurs années une dégradation des situations avec des profils d’enfant relevant de suivi médical important ou des troubles importants du comportement. La rupture d’un accueil est toujours difficile car cela met le doute sur qualités de l’assistante familiale alors que certains profils ne peuvent convenir à toutes les familles accueillantes.

Les solutions proposées par le service sont la plupart du temps la mise en place d’un accompagnement par l’ETAPE. Mais ce service ne s’occupe pas des enfants mais de l’assistante familiale.

Que doit on communiquer et comment ? Nous sommes certains que si les difficultés sont parlées et accompagnés par des prises en charge adaptées, il y aurait beaucoup moins de ruptures.

Il n’est pas rare de retrouver des propos tenus par l’assistante familiale à différents interlocuteurs, sortis de leur contexte et qui viennent interroger la posture professionnelle de l’assistante familiale. Certains propos peuvent être jugés comme critique envers le service, la famille d’origine ou le comportement de l’enfant alors que l’assistante familiale rapporte des éléments de vie, de compréhension.

Le risque évoqué est que l’assistante familiale ne dise plus rien de peur que cela ne se retourne contre elle.

LES ARRÊTS MALADIE ET CONGÉS

Les arrêts maladies.

Quand une assistante familiale est en arrêt. Souvent le conjoint est « habilité » à poursuivre l’accueil des enfants mais sans rémunération, seules les indemnités d’entretien continuent d’être versées. Ce n’est pas un arrêt maladie comme dans le privé où la personne stoppe son activité. L’activité est au domicile et se poursuit quand même.

LA RÉMUNÉRATION DES CONGÉS,

En cas de départ d’un ou plusieurs accueils : il avait été convenu avec la collectivité que le calcul portera bien sur une moyenne de 12 mois précédant et non sur le salaire juste après le départ du ou de plusieurs enfant(s).

Un ou plusieurs enfant(s) quitte la famille d’accueil à la fin de sa scolarité et que la famille d’accueil a moins d’enfant à son domicile les congés d’été ne doivent pas être payés sur la base du nombre d’ enfant(s) présent(s) au domicile, mais sur la moyenne des 12 mois précédant la prise de congés.

Week-end de répit

Pour les assistants familiaux employés par le Département 22, un week-end de répit par mois est accordé, si possibilité de relai et n’est pas obligatoire à ce jour.

Avec la loi du 7/02/2022, les employeurs peuvent favoriser que cela et valider du vendredi soir au lundi matin.

Il est proposé que si le week-end ne peut être complet (retour des enfants plus tôt ou départ plus tard) une journée de compensation récupérable soit proposée. ( non indemnisable)

La dotation en outil informatique

La dotation d’un outil informatique devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2022. Pendant le confinement les outils personnels de l’assistante familiale ont été utilisés (ordinateur, imprimante, téléphone) aux risques d’avoir des connexions ou des utilisations inappropriées avec le risque aussi de casse du matériel. Se pose également de manière générale le contrôle ou la sécurité des communications maintenues avec la famille d’origine.

L’utilisation de l’outil par les jeunes accueillis. En effet, il faut à la fois être vigilent, maintenir. Le cadre qui est parfois flou et différents en fonction des situations, de l’âge de l’enfant et du cadre souhaité par le référent :

– accès à un portable et à un abonnement

– contrôle des heures d’accès (éviter que les jeunes passent de heures dessus ou à des horaires inappropriés)

– contrôle des communications alors qu’il y a des visites médiatisées et que le jeune a libre accès à son téléphone portable.

– différents cadres en fonction des référents éducatifs.

– comment encadrer le temps, les horaires ?

Dotation d’un téléphone portable et d’un abonnement téléphonique

Les assistants familiaux sont joignables tout le temps sur leur téléphone personnel. C’est également celui-ci qui peut être utilisé dans le cas des appels avec les familles dans le cadre du lien enfants / parents.

Les communications et l’abonnement sont à charge du professionnel alors qu’ils les utilisent pour leur travail ce qui peut occasionner des difficultés en cas de situations compliquées et ou conflictuelles avec des parents. Pour cela, il faut doter les assistants familiaux comme les autres travailleurs sociaux d’un téléphone professionnel.

Les liens référent professionnel et référent éducatif et l’assistant(e) familial(e)

  • Le Turn-over des référents éducatifs donne lieu a des situations ubuesques comme par exemple un référent éducatif qui ne connaît pas l’enfant avant même l’audience au tribunal et que seule l’assistant familial peut assurer une continuité dans la connaissance de la situation de l’enfant.
  • Une assistante familiale expose que pour un accueil régulier de 10 ans, elle a pu avoir 9 référents éducatifs successifs.

Supérieur hiérarchiques ou collègues ?

  • Le référent éducatif n’est pas le supérieur hiérarchique mais c’est par lui que passe l’attribution ou l’accord de majoration ou autre.
  • Le référent professionnel est souvent issu d’équipe éducative voir même du secteur. Il conserve des liens étroits avec ses anciens collègues. Il est à la fois conseiller technique, évaluateur des postures professionnelles et attributaire des places disponibles. Il est donc difficile d’avoir un lien de confiance serein sans ambiguïté avec ces professionnels.

Les écrits :

De plus en plus, il devient important de laisser un écrit pour justifier que les demandes ou actes ont bien été faites par d’assistantes familiales au service. Car les écrits seront aussi un justificatif en cas de désaccord.

Il est rare de voir un contrat d’accueil signé, comme un Projet Personnel pour l’Enfant pourtant obligatoire ces documents permettent de définir le qui fait quoi comment, etc.

C’est une base de travail qui peut évoluer dans le temps qui nécessite la concertation de la famille d’origine, de la famille d’accueil, du référente éducatif et professionnel et d’éventuels professionnels qui gravitent autour de la situation.

Dans les faits, selon la relation de confiance avec les référents éducatifs certaines actions peuvent être réalisées par l’assistante familiale. Mais dans d’autres cas, cela peut lui être reproché. Il est donc nécessaire de valider les décisions par un écrit, mail, etc. Pour éviter de s’entendre dire après, « vous avez mal compris ou vous avez interprété ce que je vous ai dit…. »

Le retour de documents administratifs et manque d’anticipation :

  • Les assistantes familiales envoient des documents à la signature pour les enfants et doivent souvent relancer pour avoir ces documents dans les délais impartis. En absence de réponse à ses demandes, l’assistant(e) familial(e) est contraint de relancer et peut ainsi être perçu(e) comme harcelant le service ou le référent éducatif….
  • Il en est de même pour les vacances. Quelques jours avant, elles n’ont toujours pas confirmation de la validation de leurs demandes ou autorisations (vacances avec enfants, etc.).
  • Les vacances avec enfants, le service prend en charge au prorata de la capacité du logement, alors que selon les situations, il n’est pas possible de proposer un couchage individuel. De ce fait, il faut prévoir une capacité de couchage plus importante. De ce fait, le reste à charge est plus élevé pour le professionnel.

LE SERVICE PLACEMENT FAMILIAL EST AUSSI EN DIFFICULTÉ :

Au niveau du service administratif du service placement familial :

  • La cotation des postes des agents qui gère la paie des assistants familiaux est inférieure à celles de la DRH.
  • Le personnel doit gérer des fiches de paie qui sont changeantes d’un mois sur l’autre car il peut y avoir des relais, des remboursements kilométriques, des indemnités diverses qui sont payées en décalage en fonction des justificatifs transmis au service.

Certaines fiches de paie comportent jusqu’à 4 pages !!

En comparaison, les agents qui gèrent les fiches de paies des fonctionnaires sont moins soumises aux aléas de changements ou de variables (arrêt maladie, retenue ou autre).

Au niveau des référents Professionnels :

La charge de travail et le travail dans l’urgence sont quotidiens.

Il y a de plus en plus de difficultés à répondre aux demandes des référents éducatifs, aux assistants familiaux.

Le positionnement professionnel n’est pas simple d’être à la fois dans l’accompagnement professionnel et dans l’évaluation.

Au niveau de la direction :

Une seule cheffe de service assure les suivis des situations compliquées. Pour le moment pas de personne sur le poste d’adjoint.

La campagne de Recrutement :

Les assistantes familiales sont les premières à assurer la promotion du métier. Cependant tant que les conditions de travail seront compliquées, il sera difficile de promouvoir le métier. Cela passe effectivement, par la reconnaissance du métier mais aussi par la revalorisation des indemnités.

Le message reçu par les assistantes familiales, c’est qu’on va recruter des nouvelles assistantes familiales pour mettre les « anciennes dehors ». Il y a une réelle crainte.

Articulation des services et des agendas de chacun

A ce jour, il ne semble pas y avoir d’outils pour connaître précisément les places disponibles au sein des familles d’accueil à part au niveau du référent professionnel.

Les contraintes liées çà chaque placement devrait également faire partie d’un prévisionnel en cas de nouvel accueil. Il faut tenir compte pour cela : du calendrier de DVH, de la distance entre le domicile et les écoles, les différents suivis de l’enfant. Il s’agit d’anticiper les déplacements et les regrouper, d’avoir plus de lisibilité sur des relais éventuels, de permettre à l’assistante familiale de bénéficier d’un week-end de répit mais aussi de pouvoir poser ses vacances.

Changer le regard des autres professionnels sur le métier d’assistant(e) familial(e) :

La méconnaissance du métier est une réalité, les contraintes liées au travail auprès des enfants aussi.

L’inverse persiste également méconnaissance des contraintes des référents éducatifs.

Une rencontre permettrait de partager et de comprendre les réalités, les besoins et contraintes de chacun pour mieux travailler ensemble. A quel niveau faudra-t-il organiser ces rencontres ? À quelle fréquence ?

L’idée est de sortir des idées préconçues de l’assistante familiale qui a une « grande voiture » « qui reste à la maison devant les feux de l’amour » en attendant d’aller chercher les enfants à l’école……bref qui n’a que ça à faire de sa journée. Il s’agit aussi de modifier les représentations de l’éducateur qui « passe sa journée à boire du café, en réunion et qui n’a pas le temps de rencontrer les enfants…. »

L’agréement :

Certaines questions sont de plus en plus intrusives. On arrive aussi à des incompréhensions comme l’exemple d’un conjoint qui demande l’agrément, la sécurité du domicile est questionnée alors que se même domicile a déjà fait l’objet d’un agrément pour sa femme.